résidence d’artiste, la fabrique du Pont d’Aleyrac, séjours d’octobre 2007 à juin 2008
Voilà un voyage bien réel, un périple intemporel et très présent, tout en humilité et respect. Treize communes, treize lieux de vie et de mémoire, treize îlots de pierre et de campagne, d’espaces et de ciels trop vastes, se révèlent ici dans leur nudité, dans lleur vérité crue, pas d’effets, pas d’artifice, pas d’esthétisme, pas de pathos ou de sensiblerie. Non, le décor brut de brut, fixé d’abord sur photo puis retraduit trait par trait juste adouci par les gris soyeux du crayon. Alors peu à peu, ce territoire « où on peut tomber dans le ciel », se révèle par bribes, par éclairs, impose peu à peu sa force, sa grandeur, sa fragilité, sa solitude et c’est une sorte d’alchimie, de mystère. Une nouvelle vision émerge, se prolonge et il y a dans cette relecture dessinée de lieux anodins quelque chose de surnaturel. Sous le trait clair, dans cette lente déambulation méthodique et légère, les monts d’Ardèche échappent peu à peu à la pénombre, retrouvent leur vigueur originelle, leur force intacte. Leur identité.
Jacques MAIGNE
ON VIT LE PAYS QU’ON VOIT
ALBUM N&B, couv. couleur,
48 pages . 21x29,7
co-édition
La Fabrique du Pont d’Aleyrac
et le PNR des Monts d’Ardèche